La présente mission a concerné la réalisation d’un diagnostic avec préconisations de la nef, du collatéral nord et de la sacristie de l’église St Didier de Villiers-le-Bel. Elle a concerné exclusivement le lot Structures et fut réalisée sous la direction de Riccardo Giordano, Architecte en Chef des Monuments Historiques.
L’édifice ayant eu plusieurs phases constructives, toutes marquées par d’importantes déformations structurelles, l’enjeu de cette étude était de distinguer les désordres actifs de ceux qui étaient stabilisés. Elle ne fut possible que sur la base d’un relevé géométrique précis, duquel a découlé l’analyse de ces déformations. Les résultats ont été recoupés avec les relevés de désordres plus anciens, issus d’études précédentes, afin d’évaluer l’évolutivité des pathologies ou, à l’inverse, de leur stabilisation. En parallèle de ce travail, un calcul numérique a été entrepris avec le bureau d’étude STRAINS, au moyen de la méthode aux éléments finis sur une travée courante de la nef.
Il est ressorti de ces analyses que les désordres ont pour origine une faiblesse importante du sol d’assise argileux, très compressible et sujet au fluage. Le tassement le plus important se trouve au niveau de la croisée du transept et son clocher, en raison de la descente de charge plus élevée. Toutefois, les désordres les plus actifs sont observés sur la nef et la sacristie, la croisée du transept ayant fait l’objet d’une lourde reprise en sous-œuvre au XXe siècle. La faiblesse du sol sur la nef et sur le côté Nord du chœur est accentuée par la poussée des voûtes, engendrant un déversement et un excentrement.
En partenariat avec le bureau d’étude géotechnique AEGIS, des reprises en sous-œuvre ont été conçues afin de limiter le déversement en augmentant la surface de répartition des charges appliquées sur ce sol faible. Une instrumentation sera mise en place, afin de contrôler dans un premier temps l’intensité des déformations et leur évolutivité.